Question à poser pour établir le planning des activités du patient
Trop d’activités du patient le même jour (kinésithérapie + ergothérapie + Balnéothérapie + musculation + sorties en ville, etc..) vont interférer et épuiser son énergie.
Pour établir une priorité parmi les exercices de rééducation fonctionnelle |
| Question | réponse |
N°1 | Quels sont les exercices à retenir pour le traitement du patient ? | |
N°2 | Sur quels indicateurs faut-il établir un ordre de priorité entre les différents exercices retenus ? | |
N°3 | Quelles activités passives sont les plus efficaces pour un patient donné ? | |
N°4 | Quelles sont celles qui correspondent le plus à ses motivations et ses besoins ? | |
Tableau permettant d’établir les priorités pour un patient |
Exercices | Retenu : nombre de fois par semaine jour et horaire | Non retenu | Pourquoi ? |
Bains froids | | | |
Mobilisations passives | | | |
Etirements | | | |
Déambulation (avec appareillage) | | | |
Marche (sans appareillage) | | | |
Changements de position | | | |
Tenue de position (en fonction du niveau d’évolution motrice) | | | |
Relaxation | | | |
Rééducation respiratoire | | | |
Massage | | | |
Coussin vibrant | | | |
Electrothérapie | | | |
Pressothérapie | | | |
Cryothérapie (cold pack) | | | |
Orthophonie | | | |
Ergothérapie | | | |
Gymnastique médicale | | | |
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Question à se poser avant chaque exercice actif de rééducation (qui va forcément fatiguer le patient) :
- Cet exercice a-t-il été précédé d’un repos couché ?
Question à poser pour répartir dans la journée les soins en balnéothérapie et à sec.
Le patient a-t- il ces deux activités regroupées sur une demi-journée ?
A l’institut Pomponiana, nous avons pour règle de ne jamais regrouper ces deux activités. Lorsque la thérapie est effectuée le matin, nous programmons la rééducation à sec l’après-midi et inversement.
Question à se poser pour profiter pleinement des périodes de repos couché en rééducation :
Ce repos est-il présenté au patient sous forme d’activités passives ?
Exemple d’activités passives en position couchée :
- mobilisation passive et étirement passif des muscles polyarticulaires spastiques,
- massage,
- coussin vibrant (figure 1),
- électrothérapie,
- cryothérapie (figure 3),
- relaxation ou pressothérapie (figure L) ?
Les bienfaits propres à ces techniques passives viennent s’ajouter au repos et augmentent la forme du patient. Encore faut-il choisir les techniques qui conviennent le mieux à un patient donné, car on ne pourra malheureusement pas tout faire faute de temps et de moyens.
1 |
Figure 1 Patiente présentant une forme fruste et peu évolutive de sclérose en plaques, avec spasticité des membres inférieurs. Le repos entre deux exercices est accompagné d’une séance de coussin vibrant. Les vibrations doivent être douces (faible intensité), et relaxantes. A l’institut Pomponiana, on utilise deux fréquences qui alternent toutes les quatre secondes. La diminution de la spasticité engendrée par ce type de vibrations douces régulières et monotones est connue depuis de nombreuses années. REMARQUE 1 : les vibrations trop fortes ont un effet inverse, elles augmentent le tonus et exacerbent donc la spasticité. REMARQUE 2 : Si le coussin vibrant est muni d’un dispositif interne de chauffage, il faut arrêter ce chauffage chez les patients présentant une Sclérose en Plaques |
Cette patiente est astucieuse. Elle utilise une trottinette pour retarder l’apparition la fatigue lorsqu’elle se promène en ville. |
2A | 2B | 2C |
En patinant, elle se fatigue beaucoup moins qu’en marchant (figure 2A). | Dans les cotes un membre de sa famille peut facilement la tirer par une sangle (figure 2B). | Dans les descentes, la patiente freine sans effort et sans perdre l’équilibre (figure 2C). |
3 | Figure 3 Le froid permet de diminuer la spasticité des patients présentant une sclérose en plaques. Ce patient présente une spasticité des membres inférieurs. Pendant la cryothérapie en baignoire, ce patient se repose et se relaxe. Cependant tous les patients spastiques ne réagissent pas de la même manière. La spasticité des IMC est exacerbée par le froid. Les IMC préfèrent une eau plus chaude (à 35 degrés) qui diminue leur tonus et leur spasticité. |
Question à se poser après chaque exercice actif de rééducation (qui a forcément engendré une certaine fatigue) :
Le patient va-t-il se reposer suffisamment après l’exercice ?
Il est important que le patient fatigable évite d’enchaîner les activités sans temps de repos.
A l’Institut Pomponiana nous avons pour règle d’observer entre chaque exercice un temps de repos au moins égal au temps de travail. De ce fait, le rééducateur s’occupe d’un patient pendant qu’un autre se repose.
Questions à se poser chez un patient au planning trop chargé et dont les performances ne progressent pas normalement :
- Y a-t-il des exercices actifs (ou des activités) non indispensables ?
- l’énergie du patient est-elle gaspillée ?
- Le choix des activités est-il judicieux ? faut-il le revoir à la baisse ?
- Certains exercices doivent-ils être éliminés ou limités à deux fois par semaine ?
Si un patient ne progresse pas dans une activité fonctionnelle essentielle alors que les conditions de repos sont respectées, on peut se poser les questions suivantes :
- L’entraînement est il suffisamment progressif ?
- l’exercice est il adapté au patient ?
- comment repousser le seuil d’apparition de la fatigue au cours de l’exercice ?
Diminuer le coût énergétique d’une activité donnée permet :
- de moins fatiguer le patient
- de ne pas exacerber une éventuelle spasticité
D’où les questions suivantes :
Quelle aide de marche permet de diminuer le coût énergétique ?
Une canne ? deux cannes (figure 3), Un déambulateur ? Un releveur au niveau du pied ?
Le patient a-t-il essayé et a-t-il constaté par lui-même, qu’avec cette aide de marche, il se fatigue moins, et marche « mieux » avec moins de spasticité ?
3 | Figure 3 Patient présentant une Sclérose en Plaques avec spasticité des membres inférieurs. La marche avec une seule canne est possible. La kinésithérapeute lui propose d’essayer de marcher avec deux cannes. Le patient se prête à cet « essai » qui ne l’enchante guère. A sa grande surprise, il s’aperçoit que la déambulation est plus facile et que le périmètre de marche à doublé dés le premier essai. Après réflexion et analyse de ses performances, il adopte ce nouveau mode de déambulation qui diminue considérablement le coût énergétique et la spasticité au cours de la marche. |
Les questions à poser seront différentes en fonction du stade de la pathologie.
On ne pose pas les mêmes questions à un patient qui à un périmètre de marche supérieur à un kilomètre et celui qui a un périmètre de marche moins de 50 mètres.
Si le patient a tendance à se fatiguer inutilement :
- Le patient a-t-il été suffisamment informé et formé à la gestion de sa propre fatigue ?
- A-t-il pris connaissance de la fiche « anti fatigue » ?
Si le patient hésite à s’allonger :
- Le repos assis Fauteuil est-il aussi efficace que le Décubitus ?